Campagne de Tripolitaine (1903-1905)

Les troupes Françaises sont rapatriées de nombreuses colonies pour faire face aux imposantes forces Ottomanes mobilisées à la hate en Tripolitaine. Hélas, l'Armée Ottomane de Tripolitaine souffre du blocus maritime imposée par la Flotte Française de méditerranée, et de l'interdiction de traverser son territoire imposée par les troupes Anglaises. Ainsi, elle est particulièrement mal équipée, et combat avec à peine un fusil pour 10 hommes. Cependant, malgré cet état de fait, elle reste plus nombreuses numériquement que les troupes françaises, et beaucoup mieux renseignée sur le terrain. Ses régiments d'artillerie sont en revanche vétuste, et ne sont pas à la hauteur des célèbres canons de 75 Français, qui peut tirer jusqu'à 8,5 kilomètres. L'Artillerie Ottomane tire à six kilomètres grand maximum. L'Armée Française jouit donc d'un certain avantage en matière d'équipement.

Les Troupes Ottomanes décident cependant de bloquer immédiatement l'offensive Française en se portant à la rencontre de son armée. Les combats ont lieu dans la région de Gadès et de Tataouine en Tunisie, et durent plusieurs mois avant qu'un vainqueur n'en sorte. Plusieurs offensives Ottomanes sont avortées par les troupes Françaises, qui ont néanmoins dû rapidement abandonné toute idée d'envahir la Tripolitaine cette année. Cependant, les défenses Françaises sont solides, et les offensives Ottomanes échouent les unes après les autres. En Mars, les Ottomans décident finalement de lancer une offensive à travers le désert, à l'aide de 50 000 cavaliers. Ces derniers contournent ainsi les points forts de la défense Française, et pénètrent loin au coeur des territoires Français. Cependant, cette tentative de contournement est un échec pour deux raisons : d'abord le ravitaillement Ottoman reste extrêmement faible pour leurs cavaliers. Et ensuite, il n'aurait put être concrétisée que si les assauts de la région de Gadès avaient réussi. Hors, les Ottomans buttent toujours sur le Fort de Gadès, qui résiste à leurs attaque, ravitaillé depuis la mer.

Le Commandement Ottoman rapatrie donc ses cavaliers en Mai et reprend l'offensive à la fin de l'été, en Septembre. Il enfonce ainsi les défenses Françaises du Nord de Gadès et parvient à progresser jusqu'aux environs de Tunis et de Bizerte, qui sont également assiégée. Désormais, les troupes Françaises de Tunisie sont assiégées dans les forteresses de Gadès, Bizerte et Tunis, et la Route de l'Algérie semble grande ouverte aux armées Ottomanes ... Si Bizerte et Tunis tombent, la flotte Française ne disposera plus de bases en Méditerranée Centrale pour arrêter les débarquement de renforts Ottomans à Benghazi !

Les Français débarquent d'importants renforts en Tunisie, tandis que les troupes Ottomanes ont de plus en plus de mal à maintenir la pression. Finalement, la septième et la huitième armée Française, ainsi que plusieurs corps issus de ses colonies débarquent sans trop de mal à Bizerte, Tunis et Gabès. Les combats sont relativement rapidement expédiés. En effet, les Ottomans commencent réellement à manquer de tout, et leurs chefs militaires ont beaucoup de mal à tenir leurs troupes. Lorsque le siège de Bizerte est brisé, le commandement Ottoman décide donc d'abandonner la campagne de Tunisie et se replie vers Tripoli en bon ordre, pendant que les troupes Françaises sécurisent le front zones après zones.

Les Ottomans laissent cinquante régiment d'infanterie, trente régiments de cavalerie, et vingt régiments d'artillerie à Tripoli, avec l'ensemble des vivres et munitions de leurs armées et poursuivent leur retraite en direction de Benghazi, avec l'objectif avéré, semble-t-il, d'évacuer la Libye. Le commandement Français, n'ayant pas encore les moyens de s'opposer à la flotte Ottomane (qui est maintenant présente en force en Libye), laisse faire. Les Ottomans parviennent ainsi à faire embarquer, en bon ordre, leurs troupes sur des navires marchands et des navires civils rassemblés pour l'occasion. Ainsi, ils évacuent la Libye et se retirent vers la Karamanie, ou ils entendent acheminer des renforts vers les fronts de Russie et de Grèce.

Cependant, en Tripolitaine, les combats ne sont pas terminés, et les Français doivent affronter une armée Ottomane réorganisée, rééquipée et composée de troupes d'élites à Tripoli. Le blocus naval y est en effet de nouveau actif à partir de Mai. Mais les Ottomans ont eut le temps de réorganiser leurs flottes et leurs armées pour opposer aux Français une résistance de tout les instants. Attaquant depuis le désert à l'aide de cavaliers Senussi, ils causent de nombreuses défaites aux armées Françaises qui progressent néanmoins à un bon rythme.

L'Armée Française poursuit sa progression et nettoie les dernières défenses Turques de Tunisie à la fin de l'Hiver 1905. Elle se lance alors en Tripolitaine et s'apprête donc à envahir Tripoli, la capitale Ottomane de la région. Les Troupes Françaises lancent plusieurs assaut autour de la ville afin de l'encercler. Mais la forteresse Ottomane est solidement défendue. La Garnison a en effet établit un réseau de forts provisoires sur chaque points facilement défendables autour de la ville, et compléter l'ensemble par un dispositif de cinquante kilomètres de tranchées qui entoure la ville. Cette dernière est ensuite dotée d'une fortification en étoile, et d'une citadelle qui fait face à son port. L'Armée Française décide donc d'appeler sa flotte en renfort.

Le mois d'Avril est ainsi quasiment exclusivement consacré au percement des tranchées Ottomanes. D'importants bombardements d'artillerie accompagnent l'effort offensif de l'armée Française, qui ne parvient cependant guère à infliger de réelles pertes aux Ottomans. Les canons de 75, dont la trajectoire de tir est trop horizontale, ne parviennent en effet pas à toucher les soldats Ottomans dans leurs tranchées, en dépit d'une cadence de tir de trente coups par minutes.

C'est donc un assaut d'infanterie, coûteux en vie humaine, qui permet de ménager plusieurs brèches dans le système de tranchées. Hélas, les redoutes et fortins provisoires construits par les Ottomans continuent de constituer des points d'appuis, et des lieux ou les troupes de cavalerie de réserve Ottomane s’abritent avant de lancer des raids contre les lignes Françaises. Aussi, la flotte Française bombarde sévèrement ces positions, détruisant un grand nombre des pièces d'artillerie Ottomane dans l'opération. Mais sur les cinq forts de Tripoli, seulement deux se sont rendus au début du mois de Juillet. On a néanmoins ménagé une brèche suffisante dans la défense pour débuter le bombardement de la ville.

Lorsque ce dernier commence, les Ottomans initient un repli de leurs forces. Seuls les deux forts provisoires Orientaux de Tripoli sont conservés, tandis que les blessés, l'ensemble de leur cavalerie, 300 canons et dix mille fantassins se replient vers Misrata, ou l'armée Ottomane dispose d'une autre petite redoute ou elle peut encore ralentir une progression Française.

Néanmoins, il faut attendre Août pour que les défenses extérieures de Tripoli ne soient prises. L'Armée Française encercle alors la garnison Tripolitaine, forte de dix mille hommes et 300 canons, dans la forteresse. Un sévère bombardement d'artillerie, pendant plus d'une semaine, réduit en cendre la cité et ses remparts. Les troupes Françaises déclenchent alors leur assaut. Le 2 Octobre, la ville est prise, après neuf mois de siège.

Épuisée par cette longue opération, les troupes Françaises se mettent en défense à Tripoli, et choisissent d'hiverner plutôt que de poursuivre l'offensive.