Les consuls de Rome écoutent depuis des années les nouvelles de Dalmatie. Ils ne purent que constater depuis dix ans que certains se livraient au sac de provinces entières de manière méthodique, au massacre pur et simple jusqu'à transformer ces terres en déserts. Ceci ne regarde en effet que les peuplades en question du moins jusqu'à un certain point. Ce point fut franchi il y à quatre ans lorsqu'en 253 les dalmates furent contraints d'émigrer, le mouvement s'accentua en 252, les provinces dalmates n'étant même plus capable de nourrir leur population tant elles avaient été ravagées. Rome fait face à une immigration considérable et n'a pas vocation à faire le ménage derrière les autres. Aussi une demande dalmate de protection est susceptible de convenir à Rome en ce qu'elle permet de créer une situation propice à la survie des dalmates et au maintien de la stabilité de la République. Il est également légitime de croire que des mesures romaines pourraient contribuer à la stabilité régionale et ainsi renforcer l'Illyrie. Rome et les illyriens ainsi que les dalmates ont intérêt à une région stable pour leur plus grand épanouissement.
Aussi la République accepte-t-elle la demande dalmate pour deux provinces non conquises par les illyriens. Une solution amiable pourra toujours être trouvée mais la République ne tolérera pas un déséquilibre susceptible de lui causer du tord du fait des actes d'autrui. Elle n'a en outre attaquée personne et ne conteste pas les frontières illyriennes. La République prend donc une mesure à tout le moins temporaire visant à garantir un espace de sécurité aux dalmates. Il s'agit d'une mesure de préservation afin de limiter les dégâts causés à de multiples parties. Ces deux provinces sous protection serviront à les accueillir et il n'appartient qu'à eux de prêter allégeance à Rome ou non. Ce sont là des actes ne regardant qu'eux-mêmes tout comme Rome, pourtant indirectement concernée par la guerre d'Asie mineure du fait de la crise commerciale en résultant, n'y est point intervenue lors de la période de conflit ni pendant son règlement car cela n'était pas ses affaires.